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La Suisse "coloniale" mise en évidence par le Musée national

Si la Suisse ne détenait aucune colonie, de nombreux Suisses au participé au colonialisme et à la traite d'esclaves à travers leurs activités commerciales, de mercenaires ou de missionnaires notamment. © Musée national suisse
Si la Suisse ne détenait aucune colonie, de nombreux Suisses au participé au colonialisme et à la traite d'esclaves à travers leurs activités commerciales, de mercenaires ou de missionnaires notamment. © Musée national suisse
L'exposition évoque de nombreux exemples documentés de Suisses et de Suissesses impliquées dans l'histoire coloniale. © Musée national suisse
L'exposition évoque de nombreux exemples documentés de Suisses et de Suissesses impliquées dans l'histoire coloniale. © Musée national suisse
La présentation du Musée national s'interroge aussi sur l'impact du colonialisme sur l'environnement et la répartition injuste des biens aujourd'hui. © Musée national suisse
La présentation du Musée national s'interroge aussi sur l'impact du colonialisme sur l'environnement et la répartition injuste des biens aujourd'hui. © Musée national suisse
L'exposition évoque de nombreux exemples documentés de Suisses et de Suissesses impliquées dans l'histoire coloniale. © Musée national suisse
L'exposition évoque de nombreux exemples documentés de Suisses et de Suissesses impliquées dans l'histoire coloniale. © Musée national suisse
La présentation du Musée national s'interroge aussi sur l'impact du colonialisme sur l'environnement et la répartition injuste des biens aujourd'hui. © Musée national suisse
La présentation du Musée national s'interroge aussi sur l'impact du colonialisme sur l'environnement et la répartition injuste des biens aujourd'hui. © Musée national suisse
Si la Suisse ne détenait aucune colonie, de nombreux Suisses au participé au colonialisme et à la traite d'esclaves à travers leurs activités commerciales, de mercenaires ou de missionnaires notamment. © Musée national suisse
Si la Suisse ne détenait aucune colonie, de nombreux Suisses au participé au colonialisme et à la traite d'esclaves à travers leurs activités commerciales, de mercenaires ou de missionnaires notamment. © Musée national suisse
A la fin du XIXe siècle, les Suisses Fritz et Paul Sarasin effectuent des recherches au Ceylan britannique et à Célèbes, colonies néerlandaises. Ils chassent auss des éléphants comme ce jeune pachyderme remis au zoo de Bâle. © Bibliothèque de l'EPF Zurich
A la fin du XIXe siècle, les Suisses Fritz et Paul Sarasin effectuent des recherches au Ceylan britannique et à Célèbes, colonies néerlandaises. Ils chassent auss des éléphants comme ce jeune pachyderme remis au zoo de Bâle. © Bibliothèque de l'EPF Zurich
Le géologue suisse Arnold Heim a mené des recherches sur tous les continents au XXe siècle. D'abord financé par des compagnies pétrolières, il est finalement devenu un défenseur de la nature et un partisan de la décolonisation. © Bibliothèque de l'EPF Zurich
Le géologue suisse Arnold Heim a mené des recherches sur tous les continents au XXe siècle. D'abord financé par des compagnies pétrolières, il est finalement devenu un défenseur de la nature et un partisan de la décolonisation. © Bibliothèque de l'EPF Zurich
Marc-Rodolphe Sauter (1914–1983) a veillé à ce que la "recherche raciale" soit maintenue à Genève. Ses travaux de visaient à classifier la population européenne en différentes "races" dans le but de conférer une nouvelle autorité à la recherche raciale suisse après la Seconde Guerre mondiale. © Bibliothès de Genève
Marc-Rodolphe Sauter (1914–1983) a veillé à ce que la "recherche raciale" soit maintenue à Genève. Ses travaux de visaient à classifier la population européenne en différentes "races" dans le but de conférer une nouvelle autorité à la recherche raciale suisse après la Seconde Guerre mondiale. © Bibliothès de Genève


Publié le 11.09.2024


L'histoire coloniale de la Suisse figure, pour la première fois, au coeur d'une exposition au Musée national de Zurich. Basée sur de nouvelles recherches, elle évoque le rôle du pays dans le colonialisme et l'esclavage, puis s'interroge sur son héritage aujourd'hui.

Intitulée "Colonialisme - une Suisse impliquée", l'exposition s'ouvre vendredi et est à voir jusqu'au 19 janvier. Elle évoque un pays sans colonies qui a profité de l'exploitation des peuples d'Afrique, d'Asie et des Amériques.

Hommes d'affaires, missionnaires, mercenaires

La présentation comprend deux parties, illustrées notamment par des objets, des oeuvres d'art, des photographies et d'autres sources écrites. La première partie est consacrée à onze aspects d’un colonialisme auquel particuliers, entreprises et collectivités suisses ont été associés dès le XVIe siècle, écrit le Musée national mercredi.

Elle raconte l'histoire d'hommes d'affaires qui ont participé à la traite transatlantique des esclaves ou fait fortune dans le commerce des denrées coloniales et l’exploitation de populations réduites en esclavage. L'exposition présente notamment les fouets et les menottes utilisées sur des esclaves dans des plantations de café ou de cacao au Ghana, qui ont permis à des Suisses de faire fortune.

Elle fait aussi le récit de gens qui ont parcouru toute la planète comme missionnaires ou ont quitté la Suisse pour fonder des colonies de peuplement et exploiter des territoires considérés comme étant inhabités.

Fuyant la pauvreté, d'autres ont servi comme mercenaires dans des armées européennes qui ont participé aux conquêtes coloniales et combattu la résistance des populations indigènes. Les lettres et témoignages de ces Suisses en provenance des colonies ont façonné le regard de l’opinion publique sur les populations de ces régions.

Vision raciste du monde aussi en Suisse

Le monde scientifique n'échappe pas à ce regard critique. Dans les universités de Genève et Zurich, des chercheurs ont formulé des théories raciales qui ont trouvé un écho international et servi à légitimer le système colonial.

L'exposition n'élude délibérément pas les objets, les images et des termes racistes et discriminatoires utilisés par les principaux intéressés. "Il nous semble important d'informer aussi sur ce volet de l'histoire suisse", a déclaré la directrice du musée, Denise Tonella, aux médias réunis sur place. Le colonialisme a forgé "une vision raciste du monde au sein de la population en se basant sur une supposée supériorité".

"Censure de l'histoire"

Dans sa deuxième partie, l'exposition souligne les conséquences, encore actuelles, du colonialisme dans la répartition injuste des biens et sur l'environnement. Elle pose des questions sur la signification de l’héritage colonial, notamment à travers le débat sur le changement de nom de rues ou sur les déprédations de statues, rendant hommage à des acteurs du colonialisme. Elle interroge les visiteurs sur la "censure de l'histoire", le paternalisme occidental encore actuel face à l'Afrique et l'origine coloniale des safaris.

L'exposition inclut aussi la perspective d'artistes à travers les contributions de Denise Bertschi, Sasha Huber, Chris Pappan, Mathias C. Pfund, Deneth Piumakshi Veda Arachchige et Dom Smaz. Des interactions avec la société civile, des experts et des acteurs du domaine ont aussi permis l’élaboration de cette présentation supervisée par un conseil scientifique international.

Autour du colonialisme, le Musée national propose un vaste choix d’activités pour les écoles conçues en collaboration avec l’historienne Ashkira Darman. Des évènements organisés en collaboration avec l'EPF Zurich et le Dictionnaire historique de la Suisse, des visites guidées interactives, des rencontres et des tables rondes sont aussi au programme.

ats

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