Grande-Bretagne: Keir Starmer, un candidat au profil flou pour le poste de premier ministre
Le travailliste, dont la victoire lors du scrutin du 4 juillet semble assurée, a promis de diriger le pays avec pragmatisme et sans faire de remous. Pour de nombreux électeurs, il reste toutefois une énigme.
Julie Zaugg
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L’attaque a pris Keir Starmer de court. Une remarque innocente à la radio sur les vendredis soir qu’il aime passer en famille détournée par les conservateurs pour dénoncer sa paresse au travail. Ce n’est pas la première fois que l’homme de 61 ans, qui s’apprête à devenir le prochain premier ministre britannique, se fait prendre au piège de la politique.
«Il n’est pas charismatique et flamboyant comme Boris Johnson ou Tony Blair, fait remarquer Pete Dorey, professeur de politique britannique à l’Université de Cardiff. Pragmatique et technocrate, il préfère les actes concrets aux grands discours.»
En campagne, cela lui a valu d’être décrit comme terne et dur à cerner. Une distance qu’il cultive en parlant fréquemment de lui à la troisième personne. «En privé, il est incroyablement chaleureux et drôle mais dès que les caméras de TV s’allument, il se referme», constate Thom Brooks, professeur de droit à l’Université de Durham qui le côtoie depuis plus de dix ans.
Homme du